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Emmanuel Dervaux : "Moi, je rêvais d’être cheminot"

Emmanuel ne s’est pas improvisé agriculteur, le fermier du nord a hérité d’un savoir-faire ancestral qu’il met au service du gin Anaë. Dans cette interview, le producteur de bleuet nous raconte sa propre histoire et celle de sa famille.
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La richesse d'Anaë Gin est très liée à la richesse de ses ingrédients, de la terre mais aussi des hommes qui la travaillent. Emmanuel est producteur de bleuet dans le Nord depuis toujours. La culture du bleuet dans sa famille est un savoir-faire qui remonte à des générations.

L’histoire de votre ferme a donc commencé avec votre père ?

L’histoire de la ferme a commencé bien avant, mon grand-père travaillait déjà dans les plantes. Après la guerre, il y a eu beaucoup de fermes qui ont rasé les séchoirs et qui ont reconverti les bâtiments en étables. Mon père et mon grand-père n'ont jamais été amoureux des vaches, ils ont donc gardé le séchoir. Moi, j'aime bien les vaches chez le voisin, mais pas chez moi. On fait sécher de la chicorée depuis toujours dans notre séchoir. Les murs de celui-ci sont très anciens, ils datent de 1870.

Pourquoi votre grand-père a-t-il décider de cultiver la fleur de bleuet ?

Il souhaitait diversifier son activité. Il a essayé l’angélique, la bardane, la livèche, différentes plantes mais rien n’a marché. La plupart du temps il y avait déjà des gros producteurs en Belgique pas loin. On est donc restés avec nos fleurs, le bleuet a bien fonctionné. Notre production de fleur de guimauve s'est arrêtée par faute de bras. Il nous fallait 20 personnes pendant plus d'un mois.

Le producteur nordiste entrepose les fleurs de bleuet dans un séchoir datant de 1870 - Photo : Sarah Arnould

Vous avez toujours voulu travailler la fleur de bleuet ? 

Absolument pas, je rêvais d'être cheminot. Le frère de ma mère est cheminot et il m'a souvent emmené dans les sous-sols de la gare du Nord. Et moi, j'adorais. Malheureusement à seize ans, j'ai attrapé un diabète et un diabétique ne peut pas conduire de trains. C’est donc un peu par défaut que je suis resté à la ferme. Ce n'était pas ma tasse de thé plus que ça quand j'étais gamin.

Êtes-vous la seule ferme du village ? N’y en avait-il pas 4 au sein du village auparavant ?

Tout à fait, elles sont fermées car il y avait un réel manque de main d'œuvre. La plupart du temps c'étaient des agriculteurs en fin de carrière qui ont arrêté leur activité sans repreneur. Les fermes ont donc été cédées pour permettre l'agrandissement d'autres fermes.

Emmanuel Dervaux a 20 hectares de fleurs de bleuet Bio cette année - Photo : Sarah Arnould

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